« Le Verbe s’est fait chair et les journalistes de ce temps-là n’en ont rien su. »


Il y a des jours où je m’énerve. Et les articles de nombreux journaux de ce lundi ne sont pas fait pour me calmer. Quand je lis ou entends les chroniques de la presse et de la radio, j’entend parler de pédophilie alors que le pape a parlé de la paix, de la guerre qui doit cesser, de son soutien à Haïti,… de tout sauf de ça. En Bref, il ya pas mal de journalistes qui ne rendent pas compte de l’information, mais de ce qui les intéresse (eux ou leurs patrons)…

Mais heureusement, on peut parfois trouver de très belles paroles aussi, comme cet éditorial du Figaro, à la page 15 du journal d’aujourd’hui, avec un regard plus que conscient sur la manière dont ces cas douloureux ont été traités par la presse :

Benoît XVI – et avec lui les catholiques – doit s’y habituer : à chaque carême sa via dolorosa, son lot de scandales, d’attaques et de souffrances. L’an passé, c’était les déclarations inadmissibles de l’évêque Williamson sur la Shoah. Cette année, ce sont les révélations d’agissements pédophiles de prêtres allemands, irlandais, américains. Elles furent souvent assorties d’accusations approximatives visant le Pape lui-même. C’est injuste pour un homme qui depuis longtemps a décidé de nettoyer les écuries d’Augias, conscient de la gravité des faits et de leurs conséquences sur les victimes : un prêtre qui souille l’innocence d’un enfant trahit à double titre ; il abuse de son autorité d’adulte et de la paternité spirituelle que son sacerdoce lui confère. Devant les crimes commis par des hommes de Dieu, il nous revient en mémoire cette supplique du prêtre indigne de La Puissance et la Gloire, le chefd’oeuvre de Graham Greene : « Tâchez de ne pas me haïr. Priez plutôt pour moi. » Le risque est de se laisser assourdir par l’écho du scandale. La juste mesure de celui-ci a été rappelée par l’archevêque de Paris, Mgr Vingt-Trois : la France compte 20 000 prêtres et religieux. Parmi eux, une trentaine est en prison pour pédophilie. Leur triste sort et l’effroi qu’ont pu provoquer leurs criminels agissements sont une souffrance pour tous les autres, restés fidèles à leur ministère. Trente clercs déshonorants ne peuvent occulter l’action et le dévouement de milliers d’aumôniers dans les prisons, les bidonvilles, les collèges et les paroisses des cinq continents. C’est pourquoi, hier, place Saint-Pierre, adressant sa bénédiction à la Ville et au monde, Benoît XVI a élargi la vie de l’Église aux dimensions de la planète. Il a évoqué Haïti, où les organisations catholiques s’activent, l’Irak, le Pakistan, le Nigeria, où des hommes et des femmes paient de leur sang leur attachement au Christ. Il a déclaré : « L’Église rencontre toujours l’histoire, avec ses joies et ses espérances, ses douleurs et ses angoisses. » Une histoire faite de criminels et de saints, pour qui l’annonce de Pâques a retenti également hier. Oui, l’essentiel de ce week-end, ce fut, pour des dizaines de millions de chrétiens, catholiques, orthodoxes, protestants et anglicans, l’incroyable nouvelle répercutée d’âge en âge : le fils de Dieu est ressuscité, trois jours après avoir été condamné injustement. Au milieu du vacarme du monde, un mot terrible de Bernanos résonne encore, comme un appel à la modestie pour nos consciences contemporaines : « Le Verbe s’est fait chair et les journalistes de ce temps-là n’en ont rien su. »

Étienne de Montety

« Le Verbe s’est fait chair et les journalistes de ce temps-là n’en ont rien su. » ! Voilà bien une citation qui prouve que la vérité n’est pas dans le tapage médiatique, ce que réalise en général la presse, mais dans la recherche de solutions (comme tente de le faire l’Eglise dans ces cas dramatiques de pédophilie) depuis 9 ans… A bon entendeur, salut.

P.S. : Pour ceux qui ne l’auraient pas encore signé, voilà le lien vers la pétition de l’Appel à la vérité.

2 commentaires

  1. En fait, cet édito fait surgir dans mon esprit une petite idée, une minuscule interrogation, une vague pensée : et si les médias avaient raison malgré eux ? Ils cherchent à nous démontrer que Benoît XVI n’est pas le pape qu’il nous faut ? Et si Benoît XVI était effectivement le premier pape à ne radicalement plus correspondre aux besoins du monde occidental ? Et si Benoît XVI était – malgré ses origines bien européennes, qu’on a su lui reprocher au moment de son élection – un pape pour tous les catholiques du monde, qui se préoccupe en priorité des problèmes de l’Église là où elle a besoin d’un appui, là où elle souffre, et pas de plaire à « l’air du temps » là où l’air du temps passe plus vite que les voitures lors d’un grand prix ?

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