
Un quinquennat ! 5 ans et un jour très précisément que Benoît XVI est pape. En cette période troublée pour le Saint Père et pour l’Eglise, faut-il tirer un bilan de ces 5 ans ? Et le peut-on ? Pour les uns, il est catastrophique. Philippe Waucampt, dans Le Républicain Lorrain, parle d’un « chemin de croix ». A cause des maladresses du pape, des scandales en tous genres qui éclaboussent l’Eglise, il constate : « au lieu de constituer un pôle de stabilité l’Eglise, sous cet étrange quinquennat, renforce plutôt le doute général ». Le Pèlerin, lui, consacre un dossier complet à « Benoît XVI, un pape incompris ». Et rappelle à l’occasion le « succès planétaire » de son livre Jésus de Nazareth. Si tout le monde crédite Benoît XVI d’une maitrise hors pair de la théologie, il faut cependant reconnaitre que les polémiques se sont succédées depuis 5 ans. Stéphanie Le Bars, dans Le Monde, décrit ce pontificat comme celui qui va « de crises en crises », ou encore comme un « pontificat chahuté ». Dans l’article publié dimanche, elle revient sur les dernières crises en date à partir de la « main tendue aux intégristes », dont l’un, malheureusement, négationniste. Mais également sur les points plus positifs, comme la qualité des encycliques du Saint Père, qui malheureusement n’ont pas toujours droit à la même publicité que les problèmes de l’Eglise… Le même journal a également publiée une lettre ouverte de Hans Küng, une ancienne gloire de la théologie sur le retour, qui tout en posant certaines questions, fait un procès d’intention qui ressemble à un acte d’accusation d’un régime dictatorial pour décrédibiliser un opposant à ses théories . A ne pas lire donc !
Mais revenons à une attitude plus positive, pour regarder ce qui a changé, et les grands dossiers du pontificat. Frédéric Mounier, dans La Croix de ce week-end, rappelait l’intense activité d’enseignement du pape, ou encore l’engagement de ces derniers lors des voyages pontificaux, tel qu’on l’a vu ce week-end à Malte. Des voyages marqués « par des rencontres avec des jeunes, des représentants d’autres religions ou confessions chrétiennes ». Et comment ne pas se souvenir du succès de la visite du pape en France en 2008, comme le rappelle Isabelle de Gaulmyn dans ce même journal ? L’importance donnée aux oubliés, à travers le synode sur l’Afrique, la lettre aux catholiques de Chine et l’encyclique Caritas in Veritate est également frappante. Autant de points qui ne sont pas vus ou pris en considération par le système médiatique. Des points compliqués, mais concrets aussi.

Alors, quels sont les défis qui restent pour le pontificat ? Le Pèlerin rapporte 7 chantiers que le pape a déjà abordés, avec plus ou moins de réussite, et sur lesquels l’action n’est pas finie ; le dialogue avec l’Islam, la délicate question de la sécularisation en Europe, la rencontre avec les juifs, la question des mœurs dans l’Eglise, la résolution du schisme intégriste, la réforme de la curie et le renouveau de l’œcuménisme. Autant de domaines dans lesquels, selon Vincent Cabanac rédacteur en chef au Pèlerin, « Benoît XVI révèle un courage personnel, une honnêteté foncière et une volonté de rechercher la vérité ». Si vous voulez d’autres analyses, vos médias catholiques (Radio Vatican, H2onews, Zenit, KTO), les blogs régulièrement cité dans cette chronique tout comme vos revues chrétiennes vous fourniront des éléments qui échappent en général à la pression de l’actualité qui règne dans les grands médias nationaux.
Un mot rapide pour signaler la visite du pape à Malte, où de nombreuses rencontres ont eu lieu. Si les titres insistent tous sur l’entrevue avec les victimes d’abus sexuels, certains articles comme celui de La Croix etdu Figaro d’hier donnent un compte rendu plutôt juste de ce voyage.
En bref aussi, cette occupation de l’abbatiale St Nabor de St Avold par deux familles kurdes qui demandent leur régularisation. Le Républicain Lorrain d’aujourd’hui, dans l’édition naborienne, revient sur les raisons de cette occupation, en dénonçant les conditions qui ont conduit à ce bras de fer. Une situation qui interpelle, à tel point qu’un « comité de soutien a été constitué sur le parvis de l’Eglise ». Si la compassion est de mise, on aurait cependant aimé connaître la position du curé et de l’Eglise, qui sont directement concernés, mais nous ne l’avons pas. A suivre, du moins espérons-le…
Et puis, aujourd’hui, dans cette revue de presse, une petite chronique télé. A partir des articles de nos magazines. Ainsi, La Vie nous propose de regarder ce mercredi soir un documentaire de la comédienne Virginie Ledoyen sur la prêtrise. Dans « Au nom du Père », c’est le titre de ce documentaire qui sera diffusé sur France 4 à 22h30, la comédienne annonce clairement la couleur : « Je ne suis d’aucune confession et ma vie est peu compatible avec le recueillement et le silence » ! Mais suivre 3 séminaristes lui a permis de découvrir une Eglise « vivante (…), incarnée par des gens bons ».

Présenté aux alentours de la journée mondiale des vocations, c’est aussi une manière un peu nouvelle de voir l’Eglise à travers quelques visages… Au sein des pages télés du magazine, vous trouverez une présentation plus complète de ce documentaire que Marie Baget qualifie de « frais et dynamique », sans oublier de mentionner la « sincérité de la démarche de la comédienne, comme des trois séminaristes ». A voir donc. Famille Chrétienne, qui consacre également un article à ce documentaire, nous invité aussi à regarder samedi soir sur Arte, à 22h30, un film intitulé « Le neuvième jour ». Une fiction basée sur la vie du père Jean Bernard, prêtre luxembourgeois « prisonnier au camp de Dachau, de mai 1941 à août 1942 ». La revue familiale conseille de voir ce film pour découvrir le prêtre comme « un homme qui a donné sa vie ».
Et puis, de la télé au cinéma, il n’y a qu’un pas. Le Figaro de samedi/dimanche, dans le cahier culture, nous présente le film « Des hommes et des dieux ». Un film qui retrace la présence et l’action des cisterciens de Thibéhirine. Sans s’attacher à leur mort brutale en 1996, le scénariste avoue avoir été marqué et interpellé par la présence des moines « dans une Algérie à feu et à sang ». L’équipe et les acteurs ont fait une retraite à Tamié avant de partir en tournage au Maroc. Le quotidien relate que cette expérience a été très forte pour eux ; elle les a « unifiés » comme le dit Lambert Wilson qui joue le rôle de Christian de Chergé. Là encore, un film à voir dès sa sortie… Alors pour une fois, je ne peux que vous encourager à regarder la télé, à aller au cinéma, mais n’oubliez pas de lire pour autant. Bonne lecture, et à la semaine prochaine.
J’ai vu le curé de Saint Avold aujourd’hui rapidement, c’était son anniversaire aujourd’hui, tu parles d’un cadeau ! Il doit courir dans tous les sens pour trouver une solution.