« Lumen fidei » : L’encyclique écrite à 4 mains , 2 têtes, mais un seul coeur !


L'encyclique, en version italienne
L’encyclique, en version italienne

Et ce cœur, c’est un cœur aimant ! C’est ce qui, à la lecture de l’encyclique, me saute aux yeux.

Rassurez-vous, je ne vais pas faire une analyse complète de l’encyclique. Les vaticanistes qui suivent le pape François feront bien mieux que moi. Les journalistes français qui se focaliseront sur le passage concernant le mariage d’un homme et d’une femme le feront aussi, à leur manière…

J’ai juste envie, après avoir lu cette encyclique, de vous donner mon sentiment ! J’y ai retrouvé des accents de Benoît XVI (nombreux) et des petits flashs du pape François. Oui, cette encyclique a été écrite à 4 mains, par le pape Benoît XVI principalement, mais complétée par le pape François, comme il le dit lui même :

Ces considérations sur la foi — en continuité avec tout ce que le Magistère de l’Église a énoncé au sujet de cette vertu théologale 7 — entendent s’ajouter à tout ce que Benoît XVI a écrit dans les encycliques sur la charité et sur l’espérance. Il avait déjà pratiquement achevé une première rédaction d’une Lettre encyclique sur la foi. Je lui en suis profondément reconnaissant et, dans la fraternité du Christ, j’assume son précieux travail, ajoutant au texte quelques contributions ultérieures. (§7)

S’il y a 4 mains, il y a aussi 2 têtes, avec des passages où l’on reconnaît la plume du pape François :

Puisque la foi se configure comme chemin,elle concerne aussi la vie des hommes qui, même en ne croyant pas, désirent croire et cherchent sans cesse. Dans la mesure où ils s’ouvrent à l’amour d’un cœur sincère et se mettent en chemin avec cette lumière qu’ils parviennent à saisir,ils vivent déjà, sans le savoir, sur le chemin vers la foi. (§35)

Mais il y a surtout un seul cœur ! C’est, au terme de la lecture de cette encyclique, ce qui me reste : ce lien entre la foi et l’amour. Ce terme apparaît 146 fois dans le texte ! Ce n’est quand même pas rien, sachant que le mot « espérance » n’est cité que 14 fois !

Par exemple, l’une des premières définitions de la foi qui est donnée est la suivante (au §4) :

La foi naît de la rencontre avec le Dieu vivant, qui nous appelle et nous révèle son amour, un amour qui nous précède et sur lequel nous pouvons nous appuyer pour être solides et construire notre vie.

ou encore :

La foi chrétienne est donc foi dans le plein Amour, dans son pouvoir efficace, dans sa capacité de transformer le monde et l’illuminer le temps. « Nous avons reconnu l’amour que Dieu a pour nous, et nous y avons cru » (1 Jn 4, 16). La foi saisit, dans l’amour de Dieu manifesté en Jésus, le fondement sur lequel s’appuient la réalité et sa destination ultime. (§15)

Un petit dernier pour la route :

Nous pouvons ainsi comprendre la nouveauté à laquelle la foi nous conduit. Le croyant est transformé par l’Amour, auquel il s’est ouvert dans la foi, et dans son ouverture à cet Amour qui lui est offert, son existence se dilate au-delà de lui-même. (§21)

Et puis un autre petit dernier :

Puisque la foi se configure comme chemin, elle concerne aussi la vie des hommes qui, même en ne croyant pas, désirent croire et cherchent sans cesse. Dans la mesure où ils s’ouvrent à l’amour d’un cœur sincère et se mettent en chemin avec cette lumière qu’ils parviennent à saisir, ils vivent déjà, sans le savoir, sur le chemin vers la foi. (§35)

En fait, il y en a encore d’autres, comme :

La foi révèle combien les liens entre les hommes peuvent être forts, quand Dieu se rend présent au milieu d’eux. Il ne s’agit pas seulement d’une fermeté intérieure, d’une conviction stable du croyant; la foi éclaire aussi les relations entre les hommes, parce qu’elle naît de l’amour et suit la dynamique de l’amour de Dieu. (§50)

En raison de son lien avec l’amour (cf. Ga 5, 6), la lumière de la foi se met au service concret de la justice, du droit et de la paix. La foi naît de la rencontre avec l’amour originaire de Dieu en qui apparaît le sens et la bonté de notre vie ; celle-ci est illuminée dans la mesure même où elle entre dans le dynamisme ouvert par cet amour, devenant chemin et pratique vers la plénitude de l’amour. (§51)

Mais surtout, ce qui m’apparaît à travers ces deux termes si souvent mis en regard l’un de l’autre, c’est cet impératif éthique : On ne peut pas vivre sa foi sans aimer. Et même si la phrase n’est pas dans l’encyclique, comment ne pas penser à cette citation de la première lettre de Saint Jean (4, 8) :

Celui qui n’aime pas ne connaît pas Dieu,car Dieu est amour.

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