La quête de l’amour comme but de la communication


woltonUne thèse un peu surprenante. c’est pourtant celle qu’expose Dominique Wolton dans son opuscule Mc Luhan ne répond plus. Après un raisonnement sur l’importance de l’altérité pour la communication, sur les problèmes dus à l’incompréhension car « le récepteur n’est pas en ligne avec l’émetteur, le message, le tuyau » et une attaque en règle contre les technologies qui prétendent régler le problème de la communication alors qu’ils ne font que l’aggraver (ce qui d’ailleurs monter le besoin de silence et de spiritualité qui se fait jour selon le chercheur), Dominique Wolton ose la phrase suivante : « finalement, qu’est ce qui est recherché dans la communication ? Quelqu’un qui vous comprend et qui vous aime. Assez rare dans la réalité… » ! Et il enfonce le clou quelques lignes plus loin, dans cette page 59 tout à fait improbable : « ce qui est finalement recherché dans la communication, c’est l’amour« .

On croit tomber de haut, car si l’on remplace le terme « amour » par « Amour« , au sens chrétien (Dieu est amour, cf. 1Jn 4,8), on a une définition de la vie humaine dans son ensemble. C’est Dieu qui est recherché, de manière directe et à travers les autres. et la communication est le moyen idéal pour rejoindre Dieu, car l’homme est un être de relation (je vous renvoie au récit de la Genèse : « Il n’est pas bon que l’homme soit seul » – Gn 2,18). Jésus est, selon le document communio et Progressio de 1971, « Le parfait communicateur » (cf. n°11), et donc il vient pour nous faire entrer dans cette communication avec Dieu qui devient tellement intense qu’elle devient communion.

dieuTout cela serait quasiment parfait, s’il ne fallait apporter une nuance… Non pas sur le Christ communicateur parfait, sur la recherche de l’amour, sur les limites de la communication « technologisée » (j’espère presque avoir inventé ce mot !), mais sur le fait que la communication serait la recherche de l’Amour. c’est voir cette dernière sous un angle purement narcissique, et totalement égoïste, et là, il me semble qu’il y a une réelle ambiguïté, car voir l’homme comme un être de relation mais uniquement centré sur ses désirs, c’est réduire cette ouverture vers les autres à un besoin purement personnel, et donc vider le concept même de communication de son sens pour en faire un pur instrument, une pure technique au service de son bien-être. Or il me semble que l’homme montre qu’il est capable de dépasser cet aspect. Des modèles (des saints oserai-je dire) expriment cette dimension. Et la foi en Dieu est là pour nous rapeller une dimension transcendante de la personne, une dimension qui pousse l’homme à dépasser ses propres instincts ou pulsions.

Donc, en conclusion, si l’on croit en Dieu, on le cherche en communiquant, tandis que si l’on ne croit pas en en Lui, on finit par arriver (à condition d’être un être de raison et honnête dans sa démarche) à la foi en cherchant l’amour, qui finit par porter vers l’Amour… Deo Gratias !

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